30 octobre 2018

Elle veille sur un monde fabuleux

LA LIBERTÉ / Christelle Balsiger œuvre au sein de la crèche romontoise Casse-Noisettes depuis 25 ans. Rencontre.

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Petite enfance » Prenez à gauche direction «Les contes merveilleux», ou alors bifurquez à droite vers «La forêt enchantée». Confectionnés par les éducatrices du lieu, les panneaux de signalisation en bois de la crèche Casse-Noisettes vous plongent dans un univers féerique.

«Cette année, notre thème est le monde fabuleux de Casse-Noisettes», s’enthousiasme Christelle Balsiger, qui arpente les couloirs de l’ancien couvent des Capucins de Romont ornés de champignons géants et autres décors fantastiques.

Garder la magie

«Je me sens toujours enfant dans l’âme. Je pense qu’il est important de garder cette magie.» L’enchantement de Christelle Balsiger, qui oeuvre depuis 25 ans au sein de la crèche romontoise, est resté intact. Un émerveillement qui n’a pourtant rien de l’insouciance. La quadragénaire est en effet à la barre d’un grand navire qui, chaque semaine, accueille 170 enfants âgés de 3 mois à 4 ans, à raison de 62 enfants au quotidien. La crèche, qui forme des apprentis et stagiaires, emploie une équipe de 40 collaborateurs, pour 29 équivalents plein-temps.

Mais la directrice, qui n’aurait jamais imaginé conduire une si grande structure, préfère évoquer la dimension humaine. «Je connais tous les enfants. C’est important de savoir qui ils sont pour les accompagner.» La directrice n’utilise d’ailleurs plus l’étiquette «garderie», qu’elle estime réductrice. «Notre rôle va bien au-delà du gardiennage. Nous proposons des activités d’éveil. Voir les enfants évoluer, c’est la meilleure reconnaissance.» Son regard s’illumine.

Atmosphère familiale

La carrière de Christelle Balsiger au sein de Casse-Noisettes a débuté par un heureux coup du destin, en 1993: «Ma meilleure amie devait se présenter pour ce poste d’éducatrice à Romont. Mais, elle venait de recevoir une réponse positive pour un autre poste. Je me suis alors présentée à sa place et j’ai été prise.» La jeune détentrice d’un diplôme d’enseignante enfantine se retrouve alors dans une petite structure. Avec un cahier des charges très vaste: du ménage à la cuisine en passant par les courses. «Et, en plus, je suis une mauvaise cuisinière», s’esclaffe-t- elle.

«Mais les enfants n’ont apparemment pas trop souffert, puisque je les recroise comme parents qui nous confient leurs petits.» Sa crèche, elle en parle avec tendresse: «C’est une grande famille. Il nous arrive de verser une larme lors de certains départs.» Puis d’évoquer Mathieu, un garçon qu’elle a vu grandir quasiment du berceau jusqu’à ses 10 ans, lorsque la crèche se chargeait aussi de l’accueil extrascolaire, de 2007 à 2012. La passion débordante de l’éducatrice a fait des émules. Sa fille de 27 ans, Carolane, exerce le même métier.

«J’ai pourtant essayé de l’en dissuader», s’excuse presque celle qui est aussi la mère de jumelles de 13 ans, Cléa et Luna. La jeune grand-maman transmettra peut-être aussi son virus à Louane et Maélyne, ses petites-filles de 2 ans et demi et 9 mois.

Mission d’observation

Durant sa carrière, Christelle Balsiger a été aux premières loges pour observer l’évolution du métier. «Aujourd’hui, le travail est plus procédurier qu’à l’époque.» Elle évoque des exigences de plus en plus élevées, notamment des parents. La directrice requiert de ses collaboratrices qu’elles tiennent des dossiers d’observation pour chaque tête blonde. Une tâche dont elle est convaincue de l’utilité. «Nous transmettons aux parents nos observations sur le développement général de l’enfant. Elles aident parfois à diagnostiquer un problème de santé particulier, par exemple du diabète.»

L’égalité des chances est cruciale pour l’éducatrice. «Nous accueillons tous les enfants et tenons compte de leurs besoins particuliers, en termes de santé, de handicap.» Un investissement qui porte ses fruits. «Pendant longtemps, la petite enfance a été dévalorisée. Mais depuis ces deux ou trois dernières années, les écoles viennent vers nous. Nous avons des entretiens de réseau avec les écoles, les logopédistes.»

En ressortant de son bureau, la joviale directrice nous emmène à l’atelier de bricolage et dans d’autres recoins de son royaume fait de contes merveilleux. Il se cache sans doute lè, l’élixir magique d’où elle puise son énergie.

BIO EXPRESS

  • 1973 - Naissance à Estavayer-le-Lac, enfance à Cheyres
  • 1993 - Engagement comme éducatrice à Romont
  • 2003 - Obtention du diplôme de directrice de crèche à Lausanne et reprise de la crèche du Serpentin de l’hôpital de Billens
  • 2005 - Emménagement dans les locaux de l’ancien couvent des Capucins à Romont
  • 2018 - Inauguration de nouveaux espaces de jeu au sein de la crèche
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